Gare de RER de Labège La Cadène : alertes et propositions
SNCF Gares & Connexions a organisé du 2 au 23 décembre 2024 une concertation réglementaire sur le projet de création d’une halte ferroviaire à Labège La Cadène.
Pour Rallumons l’Étoile, il est essentiel de réussir ce projet de nouvelle gare, ce qui nécessite :
✅ un projet plus ambitieux de « gare », et pas seulement de « halte », qui doit être une brique exemplaire pour le futur Service Express Régional Métropolitain de Toulouse, quitte à ce qu’il coûte plus cher à court terme
✅ une mise en service, au moins partielle, fin 2028 en même temps que la troisième ligne du métro.
Découvrez le détail de nos alertes et propositions ⬇️
Depuis de nombreuses années, la gare de Labège La Cadène est identifiée comme un élément majeur pour le projet de Service Express Régional Métropolitain de Toulouse. En effet, elle connectera la troisième ligne de métro et le futur RER toulousain.
Ces trois dernières années, l’État et la Région Occitanie ont confié plus de 8 M€ à SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions pour des études sur le projet de RER, et notamment :
• Plus de 6 M€ en 2021 pour des études préliminaires, dont 3 M€ sur la Transversale Sud (Montauban-Castelnaudary),
• Plus de 800 k€ en 2023 et 2024 pour des études d’avant-projet sommaire (APS) et d’avant-projet détaillé (APD) sur ce projet de création de halte ferroviaire.
Rallumons l’Étoile souhaite alerter sur trois risques majeurs pour la réussite du projet de gare de Labège La Cadène :
1️⃣ Le projet soumis à la concertation paraît sous-dimensionné à plusieurs niveaux :
◦ Le choix de la création d’ici 2029 de seulement 2 voies à quai, au lieu de 4 envisagées à terme, va retarder toute augmentation de la capacité de l’axe (sillons, robustesse) et donc limiter pendant de nombreuses années la croissance possible du nombre de trains.
◦ Les aménagements de la gare ne semblent pas adaptés à une future gare de RER, connectée au métro, qui doit être capable de gérer des flux conséquents de manière confortable pour tous les usagers. Les prévisions de fréquentation de seulement 1000 voyageurs par jour paraissent sous-évaluées du fait d’hypothèses probablement réductrices des synergies que doit générer un véritable SERM. Un seul escalier et un seul ascenseur nous semblent insuffisants pour des quais devant pouvoir recevoir des trains de 200 m pouvant transporter plus de 1000 personnes.
◦ La gare et la voie ferrée vont rester une barrière qui va continuer à couper en deux un quartier en fort développement. Un projet plus ambitieux aurait pu inclure un second franchissement avec un passage sous les voies pour offrir une liaison urbaine de qualité aux piétons et cyclistes, en plus de permettre un second accès aux quais.
2️⃣ Le choix d’un projet a minima d’ici 2029, avec une seconde phase incertaine plus tard, est de nature à rendre plus coûteux ou à compromettre certains aménagements dans le futur. Quand bien même certains auraient été anticipés, le découpage de travaux en plusieurs phases sur une ligne ferroviaire en exploitation va augmenter considérablement leurs coûts. Les impacts de ce choix mériteraient d’être explicités et mesurés par tous les acteurs.
3️⃣ Enfin, nous avons des doutes quant à l’aspect réglementaire de cette concertation. En effet, ses modalités (durée de 3 semaines, dossier de 20 pages sans éléments techniques expliquant et justifiant les choix envisagés, etc.) semblent très insuffisantes compte tenu des enjeux et de la complexités du dossier.
Pour rappel, l’article L. 103-4 du Code de l’Urbanisme stipule « Les modalités retenues doivent permettre au public d’accéder, pendant une durée suffisante et selon des moyens adaptés au regard de l’importance et des caractéristiques du projet, aux informations relatives à ce dernier et aux avis requis par les dispositions législatives ou réglementaires applicables. »
La réunion publique du 16 décembre à Labège et ses suites a confirmé nos inquiétudes.
Ce jour là, plusieurs intervenants ont mis en doute les projections de fréquentation et ont demandé des explications plus approfondies (bilan socio-économique, étude de flux dans la gare, etc.). Les représentants de SNCF Gares & Connexions ont indiqué que ces éléments avaient été étudiés, mais sans les rendre publics. Le support de la réunion publique devaient être mis sur la page internet du projet, mais cela n’a pas été le cas.
Quant à notre suggestion d’une prolongation de la concertation pour qu’elle puisse être réalisée dans de bonnes conditions, elle semble avoir été écartée.
Pour Rallumons l’Étoile, il est essentiel de réussir ce projet de nouvelle gare, ce qui nécessite :
✅ un projet plus ambitieux de « gare », et pas seulement de « halte », qui doit être une brique exemplaire pour le futur Service Express Régional Métropolitain de Toulouse, quitte à ce qu’il coûte plus cher à court terme,
✅une mise en service, au moins partielle, fin 2028 en même temps que la troisième ligne du métro.
Pour y parvenir, nous faisons quatre propositions :
➡️ la diffusion des études déjà réalisées et la mise en place d’un groupe de travail ouvert,
➡️ la participation d’une délégation toulousaine aux rencontres organisées les 6 et 7 février à Annemasse par l’association Objectif RER métropolitains et l’organisation à cette occasion d’une visite de terrain de plusieurs gares des RER de Genève et de Lausanne pour créer des références partagées,
➡️ une nouvelle analyse de ce projet dans le cadre de la première phase de préfiguration du projet de SERM qui doit être menée d’ici 6 mois afin de réévaluer son contenu, son coût et son financement,
➡️ la réalisation d’une nouvelle concertation réglementaire en juin/juillet sur un projet consolidé et dans des meilleures conditions que dans celle-ci.
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