RER toulousain : des institutions qui tergiversent, une pression qui monte
Ce 29 septembre, France 3 a réalisé sur le RER toulousain. Rallumons l’Étoile continue d'y prôner une approche pragmatique car ceux qui galèrent au quotidien ne peuvent attendre 2032 ou 2040. Mais les institutions tergiversent (oui, mais...) alors qu'ils doivent trouver un accord d'ici la fin de l'année. Sinon, le RER toulousain va perdre 5/10 ans. [Décryptage]
🔘 Le Reportage
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➡️ L’enjeu est relativement simple : avancer ou perdre 5/10 ans
- les difficultés de déplacement ne cessent de s’aggraver (bouchon, inflation, pollution) car les alternatives à la voiture sont insuffisantes
- soit les principaux acteurs se mettent d’accord sur une première phase pragmatique du RER toulousain d’ici 2029 en s’appuyant sur le Contrat Plan Etat-Région 2023-2027 en cours de négociation, soit le RER toulousain risque de prendre 5/10 ans de retard
- ceux qui galèrent au quotidien ne peuvent pas attendre 2032 ou, pire, 2040 !
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Oui, mais les études...
- En 2021, l’État et la Région ont confié 8 M€ à SNCF Réseau pour approfondir les études sur le RER toulousain à l’horizon 2040. Aucun document n’a été rendu public, mais peu d’améliorations semblent envisagées à court terme.
- Rallumons l’Étoile a rendu publique en juin une contribution détaillée de 55 pages, avec des scénarios 2025 et 2029 (🔗), et l’association a demandé aux institutions une triple évaluation de ses propositions (faisabilité technique, financières, impact), ce qu’elles peuvent faire facilement compte-tenu de leurs moyens.
- Dans le reportage, le train que l’on voit arriver aux Arènes à 9h39 ne va repartir qu’à 15h51 alors qu’il pourrait circuler toute la journée. C’est une illustration des améliorations pragmatiques que nous proposons à court terme.
- Jean-Luc Moudenc a raison de demander des études approfondies, mais, compte-tenu de l’urgence d’un premier accord d’ici la fin de l’année sur le CPER, il faut d’abord se concentrer sur l’évaluation des propositions qui pourraient être intégrées dans celui-ci.
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Oui, mais le financement...
- Dans sa contribution détaillée (🔗, pages 6 et 31), Rallumons l’Étoile avait posé 3 principes concernant le financement du RER toulousain :
- Exploitation : cadencer afin d’améliorer l’offre pour un coût limité
- Investissements : prioriser ce qui permet d’optimiser l’existant
- Financement : chacun doit prendre sa part (avec clés de répartition)
- Le 28 septembre, le Président de la République a annoncé que l’État contribuerait à hauteur de 700 M€ sur 13 projets de RER métropolitains dans le cadre des Contrats Plan Etat-Régions (CPER) 2023-2027 qui doivent être signés d’ici la fin de l’année. C’est 100 M€ en moins que ce que le gouvernement annonçait le 7 juin. Ainsi, l’État n’apporterait que 80 M€ aux deux projets de RER de Toulouse et de Montpellier.
- Jean-Luc Gibelin, Vice-Président de la Région, a raison de juger ces montants insuffisants, surtout qu'il y a un problème général de financement du ferroviaire qui n'est toujours pas résolu,
- les débats au Parlement, ces prochaines semaines, sur les RER et la loi des finances 2024 pourraient permettre de trouver des consensus pour préciser et améliorer un peu le cadre financier des RER métropolitains pour les prochaines années (contributions de l'Etat, péages, Versement Mobilités, etc.), même si ce ne sera pas la révolution non plus,
- dans ce contexte, il paraît illusoire d’imaginer un accord, d’ici la fin de l’année, sur le RER toulousain sur la base de scénarios à l’horizon 2040 représentant des investissements très lourds (de 1 à 2,5 milliards d’euros) et des coûts de fonctionnement importants (35 à 90 M€ supplémentaires),
- d'où l’intérêt de discuter d’une première phase pragmatique en mettant sur la table des scénarios à l'horizon 2029 moins coûteux et identifiant clairement les contributions des différents acteurs (Etat, Région, Tisséo, Toulouse Métropole, Département et SNCF),
- Qu'est-ce qui serait possible avec le cadre financier actuel ?
- Qu'est-ce qui serait envisageable en cas d'amélioration de ce cadre dans les prochaines semaines (ex : contribution de l'Etat de 150 M€ au lieu de 50) ?
- cela permettrait une double dialogue, au niveau local et au niveau national (où les parlementaires de la grande agglomération toulousain pourraient être les ambassadeurs du RER toulousain) pour faciliter les discussions en vue d'un accord d'ici la fin de l'année.
- mais les différents acteurs sont-ils vraiment prêts à jouer cartes sur table ?
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Vers un vrai débat public sur le RER ?
- En juillet dernier, Carole Delga s'était exprimée assez franchement (🔗) : "Je vois bien que l'on prend du retard puisqu'il n'y a pas de volonté partagée par l'ensemble des acteurs". Elle avait proposé alors un Sommet des Mobilités en octobre pour tout mettre sur la table. Rallumons l’Étoile avait salué cette proposition.
- Mais, la réunion du 12 septembre entre le Préfet, Carole Delga, Jean-Luc Moudenc, Jean-Michel Lattes et Sébastien Vincini n'a pas semblé apporter de réelles avancées (🔗). Ainsi le communiqué de presse annonce une "réunion d'information d'ici décembre" sur le RER, sans évoquer les négociations sur le CPER 2023-2027.
- 3 jours après le reportage sur France 3, Jean-Luc Moudenc a écrit à ses partenaires pour rappeler les positions qu’il avaient exprimé le 12 septembre (lire le courrier (🔗). Et en lisant entre les lignes, on pourrait avoir l’impression qu’il renvoie l’État et la Région à leurs responsabilités en terme d’études et de financements. Une copie de ce courrier a été envoyée à tous les maires de Toulouse Métropole, dont les élus ont voté en octobre 2022 un vœu en faveur d’une première phase pragmatique du RER toulousain.
- Ceci pourrait générer des réactions publiques d’autres acteurs, en particulier de la Région.
- Ce débat pourrait aussi trouver un écho dans les instances des différents acteurs :
- 11/10 : Conseil syndical de Tisséo
- 12/10 : Conseil de Toulouse Métropole
- 20/10 : Commission permanente de la Région Occitanie
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➡️ Une pétition pour se faire entendre
- Pour ceux qui galèrent au quotidien et qui attendent des réponses concrètes, le risque d'une absence d'un accord d'ici la fin de l'année est très inquiétant.
- Plus que jamais, les citoyens, les associations, les élus et les entreprises doivent se mobiliser pour demander un accord dans les prochains mois pour mettre le RER toulousain sur les rails
- Signez et faites signer la pétition « Vite un RER pour moins de galères ! » (cliquez-ici 👈)
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